Tatouage japonais

Irezumi, le tatouage traditionnel japonais.

L’irezumi, tatouage traditionnel japonais, possède une histoire riche et complexe. Longtemps associé aux criminels et aux yakuzas, il demeure encore aujourd’hui entouré d’un certain tabou, notamment dans les espaces publics comme les bains ou certains établissements traditionnels. Pourtant, au-delà de cette réputation, l’irezumi est avant tout un art chargé de symbolisme et de signification profonde.

Tradition chargée d’histoire:

À l’origine, certains tatouages étaient faits pour marquer des personnes exclues de la société. Puis, à l’époque Edo (1600-1868), le tatouage est devenu un vrai moyen d’expression artistique et symbolique, racontant des histoires, des légendes et des valeurs.

Les symboles et leurs significations:

Chaque motif dans l’irezumi a une signification précise :

  • Le dragon représente la puissance, la sagesse et la protection. C’est un symbole très respecté dans la culture japonaise, souvent lié à la nature et aux éléments.
  • La carpe koi symbolise la persévérance et le courage. Selon la légende, la carpe remonte les rivières en sautant contre le courant, ce qui inspire à surmonter les difficultés.
  • Les fleurs de cerisier (sakura) rappellent la beauté fragile de la vie, l’éphémère et le renouvellement. Elles symbolisent aussi le printemps et l’espoir.
  • Les vagues et les nuages sont des motifs qui ajoutent du mouvement et représentent souvent la force de la nature et le changement constant.
oeuvre de Katanashi sensei, tatouage Horikashi
scène combat de sumo, peinte sur panneau par Katanashi sensei

La technique du Tebori: à la main

Le tebori désigne la technique traditionnelle du tatouage réalisé à la main. Plutôt qu’à la machine, l’artiste utilise une aiguille fixée à un manche en bois, qu’il enfonce délicatement dans la peau. Ce procédé demande une grande précision et une patience considérable. Le geste, à la fois minutieux et rythmé, confère au tatouage une profondeur et une qualité unique, difficilement reproductibles par d’autres méthodes.

L’irezumi aujourd’hui: les étrangers comme garants de la pérennité de cet art

Même s’il reste un peu tabou, l’irezumi fait un retour dans la culture populaire, la mode et l’art. De plus en plus de personnes apprécient la richesse de ses motifs et leur signification. Et c’est en particulier les gaijin (les étrangers) qui évitent l’abolition de cet art et son retranchement exclusif dans la catégorie mafieuse. On voit ces dessins inspirer des décorations et des créations textiles, comme celles que je propose ici, pour porter un peu de cette culture d’une autre manière.

J’ai rencontré un maître irezumi en séjour à Lyon.

En septembre 2024, j’ai eu la chance de pouvoir réaliser une sorte de stage privé d’une journée auprès de Katanashi sensei, qui fait régulièrement des tournées mondiales. Il est passé en France et était hébergé par un tatoueur Lyonnais. Katanashi sensei dessine également le irezumi sur des panneaux de bois et des articles textiles comme des éventails et même des baskets ! J’étais très honorée de repartir avec un dessin de sa main. Nous étions dans un bar et il n’a pas cessé d’utiliser son feutre. Alors il a réquisitionné quelques serviettes de table et de l’essuie-tout. J’ai donc un dragon signé et daté de ce jour.